Les définitions de l’hypnose sont nombreuses selon le point de vue d’où on se place.
Voici une des définitions que Milton Erickson propose en 1965 au Congrès International d’hypnose à Paris, organisé par Jean Lassner :
L’hypnose est un moyen de communiquer au malade des idées et une compréhension de lui-même, de telle manière qu’il sera particulièrement réceptif aux idées présentées.
Il s’agit donc d’une relation qui explore les capacités d’un individu et l’incite à y recourir.
L’imagerie cérébrale de l’hypnose
L’hypnose a été étudiée en imagerie fonctionnelle cérébrale. Rainville a montré que les suggestions d’analgésie hypnotique pouvait réduire la composante désagréable de la douleur. Cette action se situe dans le cortex cingulaire antérieur.
L’imagerie a confirmé la réalité des deux étapes de l’hypnose.La phase nommée “Dissociation” s’accompagne, sur le plan physiologique, d’un découplage fonctionnel entre des régions préfrontales liées au contrôle cognitif et le cortex cingulaire antérieur. La personne s’est séparée de sa pensée intellectuelle. Ses sens (tact, audition, vue) ne lui donnent presque plus d’informations. Cliniquement, son corps est engourdi et impassible. L’étape suivante est décrite comme une absorption mentale qui, sur le plan physiologique, se traduit par une activation coordonnées des circuits attentionnels du cerveau incluant le tronc cérébral, le thalamus et le cortex cingulaire antérieur ce qui facilite les alternatives expérientielles.
Cette action est favorisée par le thérapeute qui suggère et incite la personne à être présente à elle-même et à ses sensations. L’imaginaire est à nouveau accessible avec toutes ses possibilités de diversion, de réinterprétation d’un événement, ou de dédramatisation de ce qui est, ou a été vécu. Ce mouvement lorsqu’il réapparaît est accompagné d’un sentiment automaticité, comme si les changements étaient produits par un agent extérieur à soi, ce qui s’accompagne dans le cerveau d’une activation des régions pariétales post et préfrontales.
Le sentiment subjectif d’absorption est associée à l’activation des “circuits intentionnels” du cerveau contrairement à la croyance qui assimilait l’hypnose à un sommeil ou à une passivité transitoire.
L’imagerie montre une augmentation de la fluidité mentale pendant la séance d’hypnose, ce qui facilite la réinterprétation et les possibilités de faire des expériences. Cela créé un état de moindre résistance aux suggestions de changement. Tous ces éléments permettent à la personne d’imaginer de nouvelles attitudes ou points de vue pour dépasser une souffrance ou une peur.
L’hypnose est confirmée comme un processus composé de deux étapes successives. Une focalisation de l’attention qui engourdit la pensée et le contrôle, suivie d’une perception qui laisse place à une sensorialité généralisée utilisant la réunion de tous les sens. Ce phénomène possède ses signes physiologiques propres et son imagerie cérébrale.
En tenant compte des différentes remarques, la définition suivant peut être proposée :
L’hypnose est un processus qui plonge une personne dans un jeu dynamique qui mobilise tout son organisme, corps et esprit, en vue de modifier son comportement et sa physiologie.
Quels domaines d’applications ?
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Le recours à l’hypnose est de plus en plus répandu dans certaines spécialités médicales, principalement comme technique de prise en charge de la douleur et de l’anxiété.
L’hypnose est alors considérée comme une alternative aux traitements pharmacologiques, car les résultats obtenus sont souvent bien meilleurs.
Par exemple, son efficacité est reconnue en anesthésiologie (réduction de la douleur et de l’anxiété avant, pendant et après une intervention chirurgicale), en algologie (gestion et diminution des douleurs aiguës ou chroniques), en soins palliatifs (transformation de la douleur et de la peur de l’inconnu en un sentiment de sécurité et de sérénité), en obstétrique (diminution de l’anxiété et de la douleur à l’accouchement), en cancérologie (préparation des patients aux interventions et aux traitements divers ; amélioration de la convalescence) et chez le dentiste (traitement des douleurs, phobies et anxiété).
Dans ces contextes d’intervention, l’hypnose permet d’améliorer la qualité des soins et la relation thérapeutique.
L’hypnothérapie est aussi indiquée dans le traitement des troubles anxieux, phobiques, paniques ; les troubles obsessionnels, avec ou sans troubles compulsifs (TOC) ; les troubles traumatiques, les perturbations du comportement alimentaire ; le tabagisme et autres syndromes de dépendance. La relation hypnotique apprend à mieux gérer les émotions, l’anxiété, la dépression et le stress.
Au niveau du développement personnel, l’hypnose est également un outils thérapeutique adapté pour aider le patient qui en fait la demande à mieux gérer ses émotions, à mieux contrôler son anxiété, à retrouver une motivation, à faciliter l’apprentissage d’une technique, à résoudre des difficultés relationnelles, à améliorer la concentration, la préparation mentale ou la relaxation, par exemple chez les sportifs de haut niveau ou encore chez les étudiants lors d’une préparation à un effort physique ou mental particulièrement éprouvant.
Contre-indications
L’hypnose n’est pas véritablement adaptée au traitement des troubles psychotiques, de certains troubles de la personnalité (schizophrénie, paranoïa, personnalité limite), aux personnes présentant des déficiences intellectuelles et aux enfants de moins de 3 ans.